Vous dites, chers collègues, que nous n'avons lu le rapport que partiellement ; or vous en rendez vous-mêmes compte de manière incomplète. Évoquant les « impacts négatifs de l'expérimentation sur l'état de fatigue et la vie sociale » des concernés, il signale que « les intervenants ayant réalisé des prestations de suppléance à domicile témoignent tous d'un état de fatigue significatif, bien que gérable selon eux, à l'issue des prestations dérogatoires, a fortiori lorsque celles-ci sont de longue durée. » « En général, ajoute-t-il, cette fatigue n'est pas ressentie au cours de la prestation mais ensuite ».
31 % des intervenants répondant à l'enquête ont indiqué n'avoir pas vraiment pu dormir de nuit complète sans interruption de sommeil. Une intervenante a ainsi signalé continuer à se réveiller en pleine nuit plusieurs jours après la prestation, avant de parvenir à retrouver un rythme de sommeil normal. L'intervenant ne parvient pas toujours à se reposer en même temps que l'aidé, que ce soit lors de la nuit ou de la sieste ; en effet, plusieurs ont indiqué que certaines pathologies requièrent une attention permanente ou, selon l'une d'entre eux, « d'être en permanence en tension et sur le qui-vive ». « Cette hypervigilance, conclut le rapport, liée très généralement à la pathologie de la personne aidée, constitue un facteur important de fatigue. » Quand vous nous faites la lecture d'un rapport, faites-le de manière complète : ce serait plus honnête intellectuellement !
Par ailleurs, j'ai fait le calcul : 94 jours à 24 heures, cela fait 2 200 heures, c'est-à-dire quasiment 36 % de plus que n'importe quel salarié en France. Par conséquent, je suis désolé, mais ce que vous prévoyez là est juste une régression d'un siècle.