Eh oui, chers collègues !
Vous rendez-vous compte ? Six jours durant, le soignant devra habiter chez le résident. Oui, il faut trouver une solution pour les aidants épuisés – je le dis haut et fort depuis 2018. Mais pas en épuisant les soignants, qui démissionnent déjà à tour de bras parce qu'ils n'en peuvent plus de leur métier !
À propos de ces 144 heures de travail d'affilée, j'ai une question. Chez les soignants, nous sommes une majorité de femmes, souvent à la tête de familles monoparentales : avez-vous prévu les nounous pour 144 heures d'affilée ? Qui gardera mes enfants pendant que je serai chez le résident pour six jours ? Quand je m'occupe d'un résident, avec lequel il est parfois difficile de s'entendre, j'ai besoin de rentrer me reposer chez moi, mais je ne peux pas, aggravant ainsi les risques de conflit, voire de maltraitance – bien malgré moi, parce que la fatigue fait son œuvre et que pendant six jours, vous ne me laissez pas me reposer. Voilà ce que vous êtes en train d'inventer !
Je le redis : il faut trouver une solution pour aider les aidants dans notre pays, mais cela ne peut se faire sur le dos des soignants. Vous vous plaignez qu'ils démissionnent tous : faites cela et ils démissionneront encore plus vite ! Pas ça, pas six jours d'affilée !