Je comprends l'émotion que suscite ce sujet. Il importe cependant de respecter la profession de chacun : si les enseignants, et les personnels de l'éducation nationale en général, sont à même d'évaluer certains indices évoquant un TND, notamment en matière d'acquisition des connaissances, il faut néanmoins parvenir à des diagnostics fiables, sous peine d'ajouter de la souffrance à la souffrance. Nous pouvons en l'occurrence réclamer des personnels médicaux supplémentaires pour éviter qu'une infirmière de collège se voie contrainte d'intervenir dans quatre, voire cinq écoles de secteur, ce qui limite sa capacité à effectuer correctement les évaluations. Il faut en tout cas que la responsabilité des diagnostics revienne aux infirmières et aux médecins scolaires – je suis bien placée pour savoir que nous en manquons : dans ma circonscription, nous avons perdu le médecin scolaire depuis longtemps.
Ces évaluations doivent être mises en œuvre par des personnels qualifiés, à même de les comprendre, quand bien même elles seraient formatées de façon à pouvoir repérer les troubles plus rapidement. Il importe au plus haut point que l'enseignant oriente l'élève qui lui semble rencontrer des difficultés particulières vers l'infirmière ou le médecin scolaire, qu'il parle de lui à sa famille ; évitons que tout le monde fasse tout et n'importe quoi, ajoutant l'errance diagnostique aux souffrances de la famille.