Celui qui croyait que l'économie tourne comme la mécanique céleste et celui qui n'y croyait pas… Mais quand la crise financière vient, « [f]ou qui fait le délicat » !
Le Haut Conseil de stabilité financière est une institution dont l'utilité est d'éviter les crises systémiques dans un système capitaliste, un système d'économie libérale où la recherche du profit continuellement grandissant, notamment à travers la distribution irréfléchie de crédits, conduit inévitablement les plus avides d'argent à prendre des risques, un système où les profits sont privatisés et les pertes, socialisées.
La dette prétendument insupportable que l'on agite aujourd'hui est d'abord la conséquence de crises systémiques passées. Après la crise née de la guerre en Irak en 1991, celle de 2008 due à la crise immobilière américaine, puis celle du covid, la dette publique est passée par paliers de 40 % à 60 % du PIB, puis à 80 % et enfin à 110 %. En même temps, depuis 2002, la richesse des milliardaires a, elle, été multipliée par six, preuve s'il en fallait une que ce sont les mêmes – comme toujours – qui paient trois fois : les classes populaires paient d'abord les crises par la hausse du chômage, dont elles ne sont pas responsables, et par la pression sur les salaires ; elles les paient ensuite car les gouvernements successifs en profitent pour démonter notre modèle social issu du Conseil national de la Résistance, avec le recul de l'âge de la retraite, le déremboursement des médicaments, et une augmentation de l'insécurité face au risque du chômage ; elles les paient enfin car les investissements dans l'éducation, la santé, l'environnement et les transports ne sont pas au rendez-vous. Les crises sont toujours l'occasion de faire les poches des classes populaires et de protéger, voire de faire grossir, les portefeuilles de certains, déjà bien remplis par vos cadeaux.
Dans ce contexte, mieux vaut un Haut Conseil de stabilité financière indépendant qu'un Haut Conseil sous la tutelle de lobbys ou d'un courant politique. À La France insoumise, nous ne croyons pas que l'économie appliquée à la politique soit une science.