TikTok a en effet décidé, conformément à sa logique commerciale, à laquelle nous ne participons pas, de rémunérer ses utilisateurs au nombre de vues et en fonction du temps passé sur le réseau. Il en va de même lorsque Facebook décide que les contenus d'informations ne seront plus poussés par les algorithmes : nous sommes les victimes des décisions que prennent les plateformes.
Les réseaux sociaux sont un univers au sein duquel le public est jeune et il est essentiel que les médias publics y soient également présents. Se détourner de ces plateformes, ce serait estimer que nous ne toucherons jamais ces jeunes. Or nous pensons au contraire qu'il est aujourd'hui essentiel d'être présents dans ces environnements-là, avec ce que cela implique en termes de formation de nos équipes, de dépenses afférentes, d'utilisation de nouvelles techniques et d'apprentissage d'une nouvelle grammaire. Nous devons coûte que coûte toucher cette audience et nous disposons aujourd'hui de la preuve de l'efficience de cette stratégie dans certaines de nos langues. Je peux citer, à titre d'exemple, le Cambodge, où notre stratégie de diffusion de contenus de radio filmée sur Facebook s'est révélée particulièrement efficace. Je peux également citer les potentialités qu'offre aujourd'hui WhatsApp pour la création de chaînes qui reprennent pour partie nos médias, nos contenus ou qui permettent d'en dévoiler les coulisses. Ce choix a été fait à l'automne dernier avec l'émission « Appels sur l'actualité », emblématique de RFI, ou encore avec les contenus généraux de France 24 et RFI. Aujourd'hui, ces trois chaînes recensent plus de 7 millions d'abonnés cumulés, prouvant ainsi que le public peut être atteint à travers ces vecteurs porteurs. La diversification et les réseaux sociaux demandent toutefois de faire preuve d'agilité et de savoir mettre en place des stratégies d'adaptation au changement.
Sur le sujet du métier de journaliste, je rejoins les propos précédents relatifs à la transparence dont nous devons faire preuve concernant les personnes qui s'expriment sur nos antennes. Il est du devoir des présentateurs et des animateurs de communiquer des informations sur les personnes qui prennent la parole.
Il nous semble en outre légitime que le sujet de l'attribution de la carte de presse fasse l'objet d'une réflexion. Nous en avons récemment fait part dans notre contribution aux États généraux de l'information, mais nous n'avons pas encore été auditionnés dans ce cadre. Il nous semble légitime que les journalistes, dont l'essentiel des revenus provient d'une activité de médias, qui répond à des standards déontologiques et professionnels, puissent bénéficier de cette carte.