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Intervention de Roland Husson

Réunion du jeudi 11 avril 2024 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Roland Husson, directeur général en charge du pôle ressources de France Médias Monde :

Je souhaite également réagir sur le sujet des obligations, en rappelant la situation particulière de France Médias Monde. En tant que groupe centré sur l'information, nous disposons, dans notre cahier des charges, d'un chapitre entier relatif à l'information, ainsi que d'un contrat d'objectifs et de moyens. Nous sommes donc pleinement favorables aux obligations, qui contribuent à fixer un cadre clair.

Sur le sujet des coûts, nous sommes particulièrement concernés par le coût de l'information à l'international, du fait notamment de notre réseau de plus de 250 correspondants à travers le monde. Notre activité n'implique aucune rentabilité économique et nos principaux concurrents, à l'exemple de la BBC ou d'Al Jazeera, bénéficient d'importants soutiens financiers de diverses natures. Le marché ne pouvant seul pourvoir à ce type de services et de médias, il est donc essentiel de disposer d'un financement public avec une recette affectée. Il est à cet égard pertinent de rappeler la façon dont la France a défendu, au sein de l'Union européenne, le financement public de l'audiovisuel à la fin des années 1990, lorsque des acteurs privés tentaient de remettre en cause son modèle. Aujourd'hui, l'article 5 du Media freedom act, qui vient d'être adopté, rappelle l'importance, pour des médias de service public et pour la liberté d'information, de disposer d'un financement pérenne et prévisible. La recette affectée me semble donc être un élément essentiel pour l'ensemble des acteurs français. Ayant vécu, au cours de ma carrière, dans quatre pays différents d'Europe et d'Asie, je peux affirmer que disposer d'un service public de l'audiovisuel qui bénéficie d'un solide financement affecté représente une réelle différence pour la qualité de l'information dont bénéficient les citoyens et pour l'ensemble du paysage médiatique d'un pays.

Sur la question du rapprochement, si nous avons eu des échanges à différents niveaux, y compris avec la ministre de la culture, nous ne disposons d'aucune indication sur les modalités et le périmètre de la réforme et ne souhaitons donc pas nous prononcer. Je rappelle simplement que FMM a justement été créé à travers une fusion entre télévision et radio, qui nous a permis d'observer les différences et les spécificités qui existent entre ces métiers. J'ajoute que, si nous travaillons au quotidien avec nos collègues de l'audiovisuel public sur les outils techniques ou les achats, les rapprochements qui concernent les publics peuvent en revanche s'avérer complexes, en raison notamment de nos médias en vingt-et-une langues. Il conviendra ainsi, pour nous, quelles que soient les modalités mises en œuvre, de prendre en considération la spécificité de nos médias et des financements qui doivent y être alloués. Je rappelle que nous représentons seulement 7 % du budget de l'audiovisuel public et que face à nous se trouvent des concurrents fortement dotés.

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