Je commencerai en rappelant brièvement la place qu'occupe l'information sur France Télévisions et, plus globalement, au sein de l'offre audiovisuelle. L'information est, pour France Télévisions, une priorité stratégique. Elle est la première offre d'information nationale et de proximité, atteignant un niveau de confiance de 75 % auprès des Français selon l'Institut français d'opinion publique (Ifop). Cette offre d'information affiche, sur le fond, certains marqueurs, tels que la place essentielle, sur nos antennes, des programmes d'investigation, le déploiement de dispositifs de lutte contre les fake news, d'outils de transparence sur nos contenus et d'une information de proximité encore renforcée depuis septembre dernier. Je souhaite également évoquer, dans un autre registre, l'accessibilité renforcée de l'information à travers le sous-titrage, l'audiodescription et la traduction en langue des signes.
Sur une année, ce sont environ 2 000 heures d'informations nationales que nous proposons sur France 2, France 3 et France Info, 17 700 heures d'informations régionales et 10 700 heures d'informations ultramarines. Au quotidien, ce sont six heures d'informations qui sont proposées sur France 2 et quatre heures sur France 3, auxquelles s'ajoutent les magazines de France 5 et les programmes de notre chaîne d'information en continu, France Info, diffusée sur le canal 27. Notre offre d'information touche ainsi, chaque jour, dix-huit millions de Français et, chaque semaine, un peu plus de trente-cinq millions d'entre eux. Quant à la plateforme France Info, elle est, en termes d'audience, la première plateforme d'information de France.
Si j'ai introduit mon propos par ces chiffres et cette photographie globale, c'est parce que la place et l'impact de nos contenus d'information nous y obligent, ainsi que le confirme une étude publiée par l'Arcom le mois dernier. Il en ressort en effet que la télévision reste le premier mode d'accès des Français à l'information et que nos concitoyens conservent une attente très forte à l'égard des journalistes, considérés aujourd'hui comme des remparts face aux fausses informations, des garants du pluralisme et des contrepoids face aux sélections des algorithmes. Les répercussions des usages numériques sur la véracité et le pluralisme de l'information, que vous documentez dans vos différents travaux et qui fondent également ces États généraux de l'information, confortent notre responsabilité. Ces usages offrent par ailleurs aux journalistes un champ de créativité inédit, avec de nouveaux formats, des nouvelles propositions narratives, ou l'émergence de nouveaux talents. Ils invitent les médias historiques à se renouveler et à se questionner, avec un effet vertueux.
Le service public de l'information est toutefois confronté, dans le même temps, à de nouvelles problématiques auxquelles il se doit de répondre : désinformation massive, ingérences étrangères, polarisation du débat public, ou encore éloignement des jeunes publics des médias traditionnels. Ces enjeux sont intégrés à notre stratégie éditoriale, afin de conforter notre positionnement en tant que pôle de stabilité et de concourir à l'effectivité du droit à l'information. Ainsi investissons-nous le champ numérique, en lien avec nos partenaires de l'audiovisuel public, notamment à travers le site et l'application France Info. Nous menons également une réflexion approfondie sur les risques et sur les opportunités de l'intelligence artificielle, en interne et avec nos partenaires de l'Union européenne de radio-télévision (UER). Nous nous attachons, en outre, à renforcer les liens avec la jeune génération, en développant des formats adaptés tels que « C quoi l'info ? », notre JT jeunesse dédié aux 12-18 ans lancé en septembre dernier et diffusé quotidiennement sur YouTube, Snapchat, TikTok, et sur notre chaîne info.
Dans ce contexte de désinformation massive, nous avons fait de la lutte contre les fausses informations un axe majeur de notre stratégie éditoriale, avec des programmes récurrents comme « Vrai ou faux », label commun à l'audiovisuel public, ou encore « L'Œil du 20 heures », rubrique de décryptage de l'information au sein du journal télévisé de France 2. Nous disposons également de nos révélateurs, une équipe de journalistes vérificateurs de l'information et des images qui circulent sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, bénéficier de la confiance des Français et lutter contre l'évitement informationnel, qui touche 60 % de la population, constituent des enjeux capitaux. C'est pourquoi nous appliquons à nos propres contenus une exigence de transparence et de qualité certifiée de manière indépendante. Nous avons déployé, depuis 2021, le dispositif « Nos sources », accessible grâce à un QR code et qui permet aux téléspectateurs de consulter les sources documentaires utilisées par nos journalistes. Nous avons également fait le choix de nous engager dans des procédures exigeantes visant à faire certifier nos processus éditoriaux, ce qui nous a permis d'obtenir le label JTI, indépendant et reconnu. C'est, enfin, tout le sens de notre projet « Confiance », déployé au mois de février dernier et par lequel nous mettons à disposition des publics, sur une page dédiée de France Info et grâce à un QR code, l'ensemble de ces dispositifs de transparence ainsi que notre corpus de charte déontologique, qui fixe notamment le principe d'indépendance de l'information sur nos antennes. Cet espace nous permet également de renforcer la transparence sur le pluralisme de notre offre, en y publiant, par exemple, le décompte transmis à l'Arcom du temps d'antenne de chaque formation politique. Cette action éditoriale, destinée à répondre aux enjeux que nous évoquions, est complétée par une importante action de terrain.