Mes chers collègues, j'ai le plaisir d'accueillir, en votre nom à tous, les représentants des sociétés de l'audiovisuel public : pour Arte France, M. Boris Razon, directeur éditorial et M. Aksel Gökçek chargé de mission au secrétariat général ; pour France Médias Monde, M. Roland Husson, directeur général en charge du pôle ressources, Mme Cécile Megie, directrice des stratégies et coopérations éditoriales transverses et M. Thomas Legrand-Hedel, directeur de la communication, des relations institutionnelles et de la RSE ; pour France Télévisions, Mmes Muriel Pleynet, directrice adjointe de l'information, et Livia Saurin, directrice des relations institutionnelles et pour Radio France, M. Charles-Emmanuel Bon, secrétaire général, et M. Jean-Philippe Baille, directeur de l'information.
J'ai souhaité vous réunir aujourd'hui dans le cadre du cycle d'auditions mené par notre commission en lien avec les États généraux de l'information car le service public audiovisuel a, selon moi, un rôle primordial à jouer dans la production et la diffusion, auprès de nos concitoyens, d'une information fiable, vérifiée et de qualité. Forts de cette exigence, vos services sont toutefois confrontés à de nombreux défis traversant la sphère informationnelle, que les tables rondes menées par notre commission ont contribué à mettre en lumière. Qu'il s'agisse de la place croissante prise par les géants du numérique, souvent étrangers, dans l'accès des publics à l'information, de l'arrivée de nouveaux acteurs qui transforment la pratique même du journalisme, ou de l'impact des fausses informations, les médias traditionnels sont invités à repenser leur rôle pour demeurer des pôles de référence dans le domaine de l'information.
Ma première question portera donc sur les stratégies déployées. Quels moyens et idées mettez-vous en œuvre afin de maintenir votre légitimité et votre pertinence face à ces transformations ? Dans quelle mesure êtes-vous prêts à remettre en question votre fonctionnement et à intégrer de nouveaux modes de diffusion de l'information, qui permettraient notamment de garantir que les jeunes viennent chercher l'information sur vos canaux ?
L'un des constats fréquemment opérés pour expliquer la persistance d'une certaine défiance des Français à l'égard des médias est celui d'une disparition progressive de la hiérarchisation entre les sources de l'information. Ainsi, par exemple, venant s'ajouter à une fatigue informationnelle qui pousserait nos concitoyens à se détourner de l'information, la confusion entre information, divertissement ou commentaire contribuerait-elle à une forme de démonétisation de l'information ? Partagez-vous ce diagnostic et, le cas échéant, comment maintenir l'intérêt du public pour l'information et l'analyse de celle-ci ?
Ma dernière question portera sur les moyens consacrés à la production de l'information par le service public. De récents schémas de rapprochement et de rédactions spécialisées ont entraîné des mécontentements parmi certains journalistes concernés au sein des médias publics, au moment où des projets de holding ou de fusion au sein de l'audiovisuel public reviennent dans le débat. Quelle est votre position sur de possibles rapprochements des rédactions de vos différentes antennes ? Comment ceux-ci peuvent-ils s'opérer en assurant le maintien de la qualité du service public fourni ?