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Intervention de Bernard Farges

Réunion du mardi 2 avril 2024 à 16h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins d'appellation d'origine et à indication géographique :

La filière viticole est identifiée comme une grande consommatrice de produits phytosanitaires : cela est vrai, notamment en tonnage. Or nous utilisons des produits de biocontrôle comme le soufre ou le cuivre, qui sont lourds : dès lors que le bio progresse ou que les entreprises utilisent davantage ses produits, les tonnages augmentent, mais mieux vaut du soufre à trois kilos à l'hectare qu'un produit de synthèse à 10 centilitres. Il en résulte pourtant des titres très négatifs. On peut malheureusement faire dire beaucoup de choses aux chiffres.

La filière viticole voit dégringoler son utilisation de substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction les plus dangereuses, les CMR de catégorie 1 qui sont interdites, et les CMR de catégorie 2. C'est une excellente nouvelle mais des situations délicates peuvent en résulter. En 2023, du fait d'un printemps très humide, les vignes du Sud et du Sud-Ouest de la France ont connu des pertes considérables liées au mildiou, notamment parce que les viticulteurs n'utilisent presque plus de CMR de catégorie 2 et que certaines molécules ont disparu.

Au cours du travail d'anticipation du retrait des molécules, mené avec l'État, la filière viticole a identifié quatre maladies pouvant conduire à des impasses : le mildiou, le black-rot et l'oïdium, qui sont responsables de pertes dans les récoltes, ainsi que et la flavescence dorée, apportée par les cicadelles de la flavescence dorée, qui peut nécessiter d'arracher des parcelles et menacer la pérennité du vignoble. Certaines régions la découvrent ; d'autres vivent avec depuis dix, vingt ou trente ans, et, dans certains endroits, des parcelles ont disparu.

Si, comme nous le craignons, une famille d'insecticides, également utilisée en bio, est retirée, une partie du vignoble disparaîtra car il n'existe pas de solution de remplacement. Une décision prise unilatéralement pour une filière, comme elle l'a été pour les betteraviers l'an dernier, pourrait être dramatique si elle n'est pas contrebalancée. L'ANSES a certes son rôle à jouer mais le politique doit peser pour que les filières ne sombrent pas et ne se trouvent pas démunies, acculées dans des impasses insurmontables.

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