Les productions de plein champ, notamment les légumes, sont des cultures de diversification qui, souvent, ne représentent que 10 % de l'assolement. Ces cultures servent à avoir un complément de revenu et elles cesseront si elles deviennent trop compliquées – si on dit que ce n'est plus possible en ce qui concerne l'eau et qu'on n'a plus de solutions pour la protection des plantes. Cela fait deux campagnes qu'on commence à avoir du mal à trouver des hectares. Les agriculteurs se disent que cela représente beaucoup de soucis et qu'ils n'ont pas la certitude d'arriver, en bout de course, à produire. On revient donc à la question de savoir comment on fait pour décider des jeunes à choisir ces productions. On ne s'installe pas en se disant qu'on va faire du légume de plein champ : cela s'insère dans un assolement et il faut qu'on puisse dire aux gens qu'il y a des possibilités en la matière.
Selon les derniers chiffres que j'ai – ils datent de 2019, me semble-t-il –, 10 % des enfants et 32 % des adultes suivaient les recommandations du PNNS (programme national nutrition santé). Imaginez les quantités de fruits et légumes qu'il faudrait être capable de produire en France si les gens se mettaient à en manger suffisamment pour leur santé. Il existe un lien entre cet enjeu de santé publique et les problèmes de filière : on a besoin de faire progresser la consommation de fruits et légumes, mais ce serait également bien qu'ils soient produits à proximité des Français.