S'il y a des perspectives en matière de revenu, on peut faire venir des jeunes. Pour la tomate, le prix est redevenu à peu près correct cette année et on voit que des jeunes veulent venir. On produit 180 000 tonnes, mais on en a refusé 25 000.
Le secteur des fruits et légumes est petit par sa surface, mais très important en matière d'emploi, de création de valeur et de souveraineté alimentaire. On peut tout acheter ailleurs, mais quelques difficultés peuvent se produire. On va chercher des fruits et légumes en Espagne, mais ce pays, malgré ses réserves, a des problèmes d'eau. Au Maroc, on assèche les nappes jusqu'à 3 500 mètres de profondeur. En Argentine, où je suis allé l'année dernière, il n'y a plus rien à certains endroits, c'est le désert. En Provence, nous avons le Rhône d'un côté et la Durance de l'autre, et nous ne prenons que de l'eau qui passe. Si on ne le fait pas, elle se retrouve quelques heures plus tard dans la Méditerranée, et la mer monte : si on prend un peu d'eau, cela ira moins vite – je plaisante.