Je laisserai M. Bernard s'exprimer au sujet des usines.
Nous sommes tous conscients du saut générationnel à venir, au sein d'une population plutôt vieillissante. Cela étant, je rappelle que les surfaces sont très petites, dans le maraîchage comme dans l'arboriculture. Nous avons beaucoup progressé mais nous n'en sommes qu'à 13 hectares en maraîchage et à un plus de 20 pour les fruits. Personne ne considère qu'on peut vivre grâce aux fruits en dessous de 20 hectares, sauf circuits très courts, très ramassés.
Il faut redonner une perspective aux jeunes, ce qui est l'objet du plan de souveraineté. Si on leur dit que c'est foutu pour les fruits, qu'on va couper les arbres et qu'ils ne gagneront pas leur vie dans ce métier, personne, à moins d'avoir un caractère suicidaire, ne viendra. Si on dit aux jeunes, au contraire, que le Gouvernement et la filière y croient, que le Gouvernement met 200 millions par an et la filière aussi, qu'on va établir des plans de recherche, qu'on va continuer à travailler, qu'on va stabiliser les parts de marché puis les regagner, alors on a quelques chances d'intéresser des jeunes, qui se diront qu'il y a peut-être des exploitations à reprendre. Pour nous, la solution est de recréer une perspective, pour qu'on retrouve des jeunes intéressés. Ils sont nombreux à sortir des écoles, mais ils ne viendront vers nous qu'à la condition de se dire qu'il y a des perspectives dans ce métier et non une impasse démesurée dans les années qui viennent.