S'agissant de la filière bio, l'Union européenne parle souvent d'un objectif d'un quart des exploitations. Cela vous paraît-il utopique, étant entendu qu'on finance déjà beaucoup le bio dans le cadre des politiques publiques françaises et qu'on y a lancé beaucoup de jeunes agriculteurs ? Existe-t-il vraiment à terme, compte tenu des problèmes d'inflation et de pouvoir d'achat, un marché du bio pour les fruits et légumes ?
J'en viens à la question de l'eau, dont on parle peu. Député de l'Aube, j'ai rencontré beaucoup d'agriculteurs produisant des pommes de terre, lesquelles sont assez dépendantes de l'eau. Aujourd'hui, et cela continuera dans les décennies à venir, pour les jeunes agriculteurs et ceux de demain, on a certes de plus en plus d'eau l'hiver, mais de moins en moins l'été, si j'ai bien compris ce que disent les météorologues. Le développement d'une politique de retenue collinaire dans de nombreux départements serait-il une clef pour assurer notre souveraineté en matière de production de légumes durant cette décennie, pour ne pas dire ce siècle ?
J'ai été élu dans un secteur betteravier. N'est-on pas allé un peu trop vite, à la suite de la décision qui a interdit l'utilisation des néonicotinoïdes dans ces départements, vers la solution de l'aide financière au lieu d'explorer des pistes alternatives ? Le groupe Cristal Union, qui est implanté près de chez moi, m'a expliqué qu'une graine sans néonicotinoïde serait disponible en 2026. L'euro-idéologie ne nous impose-t-elle pas des décisions contraires à nos intérêts alors que la science fait de gros efforts ? En tout état de cause, ne risque-t-on pas de réduire à terme la production de betterave en France ?