Je parle souvent d'une valse à trois temps. Dans un premier temps – c'est le moment actuel –, nous voulons être alignés sur ce qui se fait dans les autres pays européens : il n'y a pas de raison qu'il y ait six produits sur l'étagère en Espagne ou en Italie, contre un seul ou pas du tout en France. Ensuite, il y a le moyen terme – trois, cinq, dix ans. C'est le temps qu'il faut pour trouver des solutions efficaces, et c'est le sens du PARSADA. Enfin, il y a le temps d'une évolution complète de l'agriculture. C'est par exemple l'objet du plan TOMMATES (techniques, outils et méthanisation pour la multiperformance agricole des territoires et des systèmes) sur quinze ans, qui vise à modifier entièrement les pratiques dans les exploitations, en introduisant des cultures intermédiaires pièges à carbone qui vont produire de la biomasse et alimenter nos méthaniseurs afin de produire du gaz renouvelable destiné à la transformation. Mais cela demande du temps, pour organiser les rotations de cultures et pour élaborer les technologies. Si, cette année, je ne peux pas travailler comme mes collègues espagnols et portugais, je me fais disqualifier. Il faut rester dans la compétition.
Le changement climatique fait partie des éléments qui viennent bousculer les pratiques. Il y a cinq ou six ans, on ne s'en préoccupait pas. Depuis quelques semaines, on dit que l'on risque d'avoir un été très pluvieux. Nous verrons bien.