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Intervention de Laurent Grandin

Réunion du mardi 2 avril 2024 à 16h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Laurent Grandin, président (INTERFEL) :

Nous menons déjà un travail de communication très important : la communication est le premier budget d'INTERFEL, avec près de 15 millions. J'appelle toutefois votre attention sur le fait que chaque marque de produits ultratransformés dépense entre 100 et 150 millions par an pour promouvoir des produits dont on ne connaît ni l'origine ni, souvent, la composition. L'apparition de l'obésité en France serait d'ailleurs davantage liée à la consommation de ces produits qu'à une surconsommation de viande.

La puissance publique doit régler ce problème de proportionnalité entre le budget de notre secteur, qui provient d'une cotisation volontaire étendue, et ceux des marques de produits ultratransformés. De notre point de vue, les produits transformés ne posent pas de problème et nous ne condamnons pas la consommation marginale des produits ultratransformés. Mais la différence de budget est telle que, sans action aux niveaux français et européen, nous n'aurons pas les moyens de résister.

Nous avons un réseau de cinquante diététiciennes et nous défendons, avec d'autres, le retour de l'éducation alimentaire à l'école. Nous avons d'ailleurs signé un manifeste en ce sens. Il faut agir le plus tôt possible – la baignoire n'arrêtera de se remplir que si l'on ferme le robinet. On constate en effet un décrochage assez net entre les populations plus âgées, qui sont surconsommatrices de fruits et légumes, et les populations jeunes, qui n'en consomment pas assez. Nous menons un travail de fond collectif et permanent avec notamment des associations de chefs comme Euro-Toques ou l'Association française des maîtres restaurateurs. Nous avons aussi demandé au ministère de l'éducation nationale, avec l'Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes (APRIFEL), un agrément national pour la promotion des fruits et légumes. Nous attendons une réponse d'ici peu.

Nous conduisons des actions sur tout le territoire mais, tant qu'il ne sera pas mis fin à la disproportion des moyens, la lutte face à des produits dont la promotion sur les écrans est permanente continuera d'être inégale.

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