Il y a cent cinquante ans, lorsque vous semiez un grain de blé, vous en récoltiez un, parfois moins. L'alimentation des plantes via les intrants a apporté de la protéine aux plantes pour qu'elles se développent. La plante est un être vivant. N'importe quelle plante a besoin d'eau et de nourriture. L'alimentation des plantes s'appelle l'engrais. Nous pourrions trouver un autre nom, mais ce sont en tout cas des fertilisants riches en phosphore et en potassium.
Actuellement, nous utilisons de plus en plus d'engrais organiques qui viennent des zones d'élevage. C'est une bonne idée. Néanmoins, pour disposer d'engrais organiques en grande quantité, il y existe deux solutions : soit on va en chercher à l'autre bout du monde, soit on en fabrique davantage en France. Pour en fabriquer plus en France, il faut enrayer la crise des vocations. Un éleveur travaille tous les jours, même le jour de Noël. La question des revenus agricoles est prégnante tout comme celle de la qualité du travail. En outre, comme je l'ai évoqué précédemment, il faut autoriser l'implantation de bâtiments. On se plaint que la volaille arrive de Pologne, d'Ukraine ou d'ailleurs, mais on empêche les agriculteurs et les éleveurs de monter des bâtiments parce que les délais administratifs sont trop longs, parce qu'on diligente des enquêtes, parce que des riverains vous expliqueront qu'une telle implantation est pire qu'une centrale nucléaire, etc. Bref, pour remplacer les intrants chimiques par des intrants organiques, il faut donner la possibilité aux territoires de développer ces engrais organiques. Je crois que, finalement, tout est une question de cohérence.