Si vous me le permettez, je vais être un peu taquin. L'INRA, devenu l'INRAE, est un institut de recherche fondamentale, mais pas un institut de recherche appliquée tel que notre institut Arvalis. Plusieurs milliers d'ingénieurs de l'INRAE produisent et, souvent, une grande partie de cette production reste dans les couloirs, dans les bureaux. C'est un peu le propre d'un institut de recherche, car encore faut-il qu'il publie.
L'INRA français a été un extraordinaire ambassadeur de la recherche fondamentale dans de nombreux pays du monde qui s'appuient sur ce qu'il a produit depuis des dizaines d'années.
L'INRAE s'est attaché, depuis plusieurs années, à être un peu moins axé sur les sujets de production. Cela ne signifie pas qu'il a renié la production, mais il a élargi son périmètre autour de la production, à savoir aux sujets environnementaux, aux sujets de dégradation des sols, de qualité de l'eau, de qualité sanitaire, etc. Finalement, ce constat est positif, car nous pensons que l'INRAE doit être un institut de recherche fondamentale sur ces sujets de productions agricoles. La production agricole est fondamentale. Elle représente la sérénité du monde et des peuples.
Je disais que je serais taquin. En effet, quand nous allons dans certains pays, nous constatons ce que l'INRA français leur a apporté. Je pense notamment au Maroc, qui s'est développé grâce à l'INRA français. Le Maroc dispose aujourd'hui d'un institut remarquable qui met en avant la production agricole, que ce soient des céréales ou des légumes, dans un cadre de préservation des sols, d'entretien des écosystèmes et de la biodiversité. Il serait essentiel que notre INRA français retrouve sa vertu d'origine et son ambition. Je pense que la représentation parlementaire ou, d'une manière générale, les décideurs doivent s'approprier cet excellent travail. C'est fondamental.