Les accords de libre-échange ont reconnu des indications géographiques (IG) ; c'était un point important. Au niveau européen, il est également nécessaire de conserver l'autorisation de quantité de fromage AOP à l'hectare, qui est solidement ancrée grâce au « paquet lait ».
Je suis pour ma part résolument pro-européen. L'intérêt de mener des politiques européennes communes est précisément de protéger le travail que nous avons déjà effectué. Si chacun part de son côté, plus personne ne reconnaîtra ce que nous avons fait en France en matière d'IG et d'AOP. On risquerait alors de se faire dérober nos appellations qui deviendraient des marques. L'approche collective permet à la France de conserver son avance en matière de savoir-faire.
Nous arriverons peut-être à présenter 2 024 fromages lors du sommet international d'octobre prochain. Le nombre de crémiers-fromagers est passé de 1 800 à 4 000 entre 2018 et 2024. Ces commerçants recherchent des fromages rattachés à un terroir particulier, car c'est ce que demandent les consommateurs. On peut bâtir là-dessus, d'autant que le prix du lait payé au producteur n'est pas vraiment un problème de premier plan pour les acheteurs quand il s'agit de produits de qualité.