Je vais préciser mon propos.
Dans le domaine viticole, que notre rapporteur connaît très bien, lorsqu'on s'engage dans un processus d'industrialisation de la production, on le fait au détriment d'un savoir-faire artisanal. Cela a pour conséquence inévitable de mettre les vins français en concurrence directe avec des vins étrangers produits selon les mêmes méthodes – même si ceux qui apprécient le vin peuvent continuer à faire des comparaisons en fonction des terroirs et de l'ensoleillement.
La question se pose-t-elle de la même manière pour le fromage et pour le lait d'une manière générale ? Si on industrialise la production du camembert, par exemple, peu importe où on le produit. Nous avions débattu de cette question lorsque s'était posée la question d'abandonner le lait cru au profit du lait pasteurisé.
L'industrialisation de la production de dérivés laitiers ne fait-elle pas de certains pays des concurrents directs alors qu'ils ne pourraient pas l'être si nous conservions et mettions en avant nos processus artisanaux et nos particularismes régionaux ? Ne risquons-nous pas d'y perdre en nous industrialisant, compte tenu de nos accords de libre-échange avec des pays tiers qui seraient dès lors plus avantagés ?