Il faut bien sûr que l'on travaille sur les charges.
Mais il faut aussi prendre en compte des éléments fondamentaux. On compte en général cinquante ou soixante vaches par unité de travailleur humain (UTH), quel que soit le pays. La différence de compétitivité repose donc largement sur le coût de la main-d'œuvre. Jusqu'à récemment, la traite était assurée en Pologne par des travailleurs ukrainiens. En Italie, on a recours à des Indiens et aux États-Unis à des Mexicains. C'est ce qui permet de développer de grandes exploitations, même si l'on compte toujours cinquante vaches par UTH.
Nous avons pour notre part opté pour la robotisation des élevages afin de limiter les astreintes liées à la traite du matin et du soir, car elles deviennent de plus en plus difficiles à assumer. Cela suppose des investissements qu'il conviendrait d'aider grâce à des fonds publics régionaux, nationaux et européens. Cette modernisation permettra de renouveler les outils existants ou d'en mettre en place dans le cas de nouvelles installations. Cela contribuera à garder une dynamique pour suivre les évolutions très rapides de la technologie. Aujourd'hui, vous pouvez, par exemple, surveiller vos animaux depuis votre smartphone. Cela permet à l'exploitant d'aller passer une soirée avec des amis plutôt que de devoir rester sur place. On peut améliorer beaucoup de choses.
En 2017, on a décidé d'avoir des produits laitiers accessibles à l'ensemble des consommateurs. Les résultats sont à la hauteur de cette ambition : le coût d'ensemble de ces produits en parité de pouvoir d'achat est l'un des plus faibles en Europe.