En quarante ans, la filière laitière est passée de 400 000 à 43 000 producteurs, soit une division par près de dix. Le facteur limitant, ce sont les bras, les hommes et les femmes qui travaillent dans les exploitations. Cela doit nous amener à réfléchir, notamment à l'attractivité des métiers, en amont ou en aval – 10 % à 15 % des emplois ne sont pas pourvus dans l'industrie. Compte tenu du coût des salariés en France, l'embauche conduit à une augmentation des charges et du coût de revient : le poste de la main-d'œuvre pèse dans les comptabilités.
Avec la fin des quotas laitiers, le litrage moyen par exploitation s'est établi à 512 000 litres. Si la main-d'œuvre devient salariée, il faut gérer les temps de repos, les week-ends, les congés, donc embaucher 1,5 ou 2 salariés, ce qui renchérit le coût du lait. La question de la défiscalisation se pose d'autant. Dans la perspective de la souveraineté de la filière laitière, la main-d'œuvre apparaît comme un axe essentiel à travailler.