Au niveau de la filière laitière, je ne vois pas de prix abusivement bas. L'interprofession met à disposition divers indicateurs, mais c'est le conseil d'administration de chaque coopérative qui fixe ensuite souverainement son prix du lait en fonction de ses objectifs de rentabilité et de résultat. Au demeurant le prix perçu par le producteur est fonction d'un produit ou d'un mix produit vendu sur les différents marchés. Un prix abusivement bas se situerait bien en dessous du coût de production, qui intègre un objectif de deux Smic. Le prix de production comporte aussi les aides de la PAC et le produit viande, mais pas la rémunération du capital.
L'interprofession doit faire évoluer les indicateurs et les rendre plus robustes, en intégrant peut-être aussi des éléments qui ne sont pas pris en compte actuellement. Avec ses contrats auprès des organisations de producteurs (OP) et la maîtrise des volumes par les coopératives pour éviter les volumes sans valorisation, la filière laitière se caractérise plutôt par un flux tiré que par un flux poussé. Si donc il fallait retenir un coût de production de 499 euros pour l'ensemble des producteurs français, nous aurions beaucoup de difficulté à valoriser l'ensemble du volume de 23 milliards de litres de lait produits. Dans les filières agricoles, nombre de productions sont liées à un marché défini par l'offre et la demande dans différents pays et nous ne pouvons pas ne pas tenir compte des prix pratiqués hors des frontières. J'ai donc du mal à voir ce qu'est cette notion de prix abusivement bas et ce qui peut en découler.