Notre première mission est nourricière : il s'agit de fournir aux consommateurs des produits laitiers sains, c'est-à-dire en adéquation avec les recommandations de santé, et durables, pour garantir à la France un approvisionnement suffisant, mais aussi pour approvisionner les marchés européens et mondiaux.
L'objectif de notre interprofession est que la France reste une terre de lait, que l'ensemble de ses territoires, dans lesquels nous nous inscrivons, profitent d'une véritable dynamique laitière. Cruciale pour l'économie française, notre filière est forte de savoir-faire et de traditions, et créatrice de valeur et d'emplois. Nous jouissons d'une vraie notoriété et nous devons la conserver grâce à notre patrimoine français, qui pèse positivement dans notre balance commerciale.
L'industrie laitière, c'était en 2022 un chiffre d'affaires de 42,9 milliards d'euros, tandis que celui des éleveurs s'élevait à 9,9 milliards d'euros et celui des crémiers-fromagers à 985 millions d'euros. La filière représente 300 000 emplois, dans soixante-cinq métiers. Nous sommes présents dans quatre-vingt-huit départements français, des usines étant installées d'un bout à l'autre de nos territoires. Et, comme l'a dit M. Thierry Roquefeuil, 85 % des salariés de la filière travaillent dans des communes de moins de 15 000 habitants.
La France laitière dispose de vrais atouts : cinquante et une AOP (appellations d'origine protégée), dont quarante-six fromages, trois beurres et deux crèmes, tous laits confondus ; dix IGP (indications géographiques protégées), dont neuf fromages et une crème, tous laits confondus.
La filière laitière française réalise une véritable performance alimentaire, puisqu'une ferme laitière nourrit en moyenne 2 171 personnes en protéines animales. Les produits laitiers apportent 12,8 % de l'énergie et 19 % des protéines nécessaires à l'alimentation journalière des Français.
Notre filière est une puissance exportatrice, juste derrière les vins et spiritueux. Sa balance commerciale était excédentaire de 3,2 milliards d'euros en 2023 – la valeur de cet excédent oscille entre 3 et 4 milliards d'euros par an depuis trois ou quatre ans. Nous exportons l'équivalent de 9 milliards d'euros ou 9,2 milliards de litres de lait, soit 41 % de la production nationale.
Quatre litres de lait sur dix sont ainsi exportés, non seulement vers l'Europe mais aussi vers les pays tiers. L'excédent commercial issu de nos échanges avec ces derniers s'accroît d'année en année, grâce à des exportations en forte hausse. En valeur, 44 % de nos exportations sont destinées aux pays tiers, et 56 % à l'Union européenne (UE), ce pourcentage ayant cependant connu une diminution significative de onze points en vingt ans du fait de la perte de parts de marché en Europe. Les fromages représentent 40 % de la valeur de nos exportations, les laits infantiles 10 %, la poudre de lait écrémé 9 %.
Nous importons l'équivalent de 7,4 milliards de litres de lait, soit 32 % de la collecte française. En valeur, les fromages représentent 70 % de nos importations : mozzarella pour 16 %, fromages râpés pour 14 %, poudres de lactosérum pour 12 %, cheddar pour 9 %, emmental pour 7 %, parmesan et grana padano non râpés pour 5 %. Le volume de nos importations de fromage a augmenté de 75 % entre 2013 et 2022. Nous sommes, en revanche, très peu dépendants des importations en provenance des pays tiers, essentiellement du Royaume-Uni, de la Suisse ou de la Nouvelle-Zélande.
La performance laitière de la France s'exprime par des taux d'autoapprovisionnement exemplaires : 260 % pour la poudre de lait écrémé, 178 % pour la poudre de lactosérum, 120 % pour les fromages, 111 % pour les yaourts, 103 % pour la crème. Nous constatons un déficit s'agissant seulement du beurre, dont le taux d'autoapprovisionnement s'élève à 78 %.