Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures dans ce domaine. La notion d'« intérêt général majeur » se rapproche selon moi d'un autre concept, celui de « raison impérative d'intérêt public majeur », qui porte sur les fondamentaux de la protection d'un État démocratique : la défense, la sécurité des biens et des personnes, mais aussi l'énergie et le volet alimentation. Je l'ai dit dans mon introduction : au même titre qu'il existe des paysans de la terre, nous nous considérons comme les paysans de la mer. L'un et l'autre vont de pair, notre sort est inextricablement lié.
Selon moi, les produits maritimes halieutiques doivent être considérés comme relevant de l'intérêt général majeur. À ce titre, il me semble nécessaire d'introduire un peu de bon sens dans le déséquilibre que nous connaissons aujourd'hui. En effet, le bon sens prime avant toute autre chose, et il est souvent plus intéressant que tout texte législatif ou tout règlement de plusieurs centaines de pages. Le développement durable doit être envisagé comme un équilibre entre plusieurs dimensions, qu'elles soient économiques, sociales ou environnementales.
La préservation de l'environnement doit naturellement être au cœur de nos préoccupations, y compris quotidiennes. Mais n'adoptons pas de postures dogmatiques, soyons constructifs. Si cette protection se réalise uniquement de manière punitive, nous aurons échoué.
Le stock de cétacés est stable depuis les vingt dernières années, non seulement dans le golfe de Gascogne, mais aussi dans l'Atlantique nord-est. Il n'y avait pas d'urgence à procéder à des interdictions. À moyen et long terme, nous ne disposons pas de connaissances scientifiques suffisantes.
Ensuite, je suggère que l'État et la représentation nationale exigent une plus grande transparence de la part de l'observatoire Pelagis, association financée par de l'argent public à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros chaque année. Certains membres de cette association font passer le militantisme avant la rigueur scientifique et ne font plus preuve d'impartialité. Nous avons demandé plusieurs fois par écrit au ministre concerné de remettre les choses à plat. Malheureusement, cela n'est toujours pas le cas.
Je rappelle que l'expérimentation des différents dispositifs d'éloignement des dauphins constituait une mesure inédite, qu'aucun autre pays au monde n'aurait menée avec autant de navires, autant de scientifiques, dans le seul but de trouver des solutions. Aujourd'hui, la frustration, voire la colère des pêcheurs ne peuvent qu'être entendues. Ils ne peuvent pas être punis pour des captures accidentelles. Avant, ils étaient fiers de voir des dauphins, aujourd'hui ils en ont peur. Cela n'est pas acceptable.