La thématique du libre-échange en matière agricole est assez explosive, comme en témoignent les récentes manifestations de nos agriculteurs. Par exemple, les importations de miel mettent à mal nos apiculteurs. Vous avez mentionné les contrôles, mais quels services sont-ils chargés d'assurer ces contrôles, et avec quels moyens ? S'agit-il du service des douanes ?
Je souhaite également vous faire réagir sur une vieille revendication qui est revenue sur le devant de la scène à l'occasion du mouvement récent. Plusieurs syndicats et mouvements politiques ont revendiqué l'existence d'une « exception agriculturelle », de la même manière que l'exception culturelle que nous connaissons en France permet justement de préserver notre cinéma. Qu'en pensez-vous ? Est-elle réalisable ? Est-elle une chimère dans le contexte actuel des traités de libre-échange et du marché ouvert de l'Union européenne ?
Ensuite, Mme Disdier a évoqué la modification des comportements des consommateurs en faveur de fruits et légumes qui ne sont pas de saison ou de la restauration rapide. Pour ma part, je pensais naïvement que la restauration rapide se fournissait sur le marché local, comme elle l'évoque dans des campagnes de communication.
Vous avez aussi mentionné la consommation des ménages, qui veulent toujours consommer des produits sains, de bonne qualité, mais à des prix peu élevés. Quel est le poids selon vous, de la grande distribution et de l'agro-industrie dans la formation du prix ? Enfin, quel contrôle est effectué sur l'information relative aux produits. Par exemple, la grande distribution vend des haricots verts supposés être d'origine française, mais qui sont cultivés en réalité au Kenya.