Il convient d'établir un distinguo. Le Pacte vert pour l'Europe n'est pas particulièrement apprécié par mes collègues argentins, brésiliens, voire américains ou australiens. Il en va différemment d'un grand nombre de pays en développement, notamment africains. Aujourd'hui prédomine l'idée d'assurer une indépendance et une souveraineté alimentaires, dans des conditions telles qu'elles soient durables. Rares sont les pays qui veulent choisir un modèle susceptible d'aggraver les effets du changement climatique – qu'ils subissent déjà de façon assez violente – au nom d'un modèle exportateur. Même un pays qui ambitionne de devenir une grande puissance agricole, comme l'Éthiopie, n'a pas vraiment envie de devenir la nouvelle Argentine.