Le secteur du logement connaît une crise inédite : chute du nombre de constructions et de transactions ; hausse des taux d'intérêt ; explosion de la demande ; hausse des loyers ; hausse des coûts de la construction. Aujourd'hui, 4,2 millions de personnes sont mal logées ; 300 000 sont privées de logement ; 2,4 millions de ménages attendent un logement social. En réponse, vous brandissez le slogan du choc d'offre mais en guise de choc, vous annoncez la simplification de l'accès à MaPrimeRénov' – aussitôt amputée de 1 milliard d'euros.
Vous venez de nier votre intention de casser la loi SRU, qui impose aux communes de construire des logements sociaux, en favorisant le logement intermédiaire, lequel n'intéresse pourtant qu'un faible pourcentage des personnes relevant du logement social.
Vous annoncez comme une grande mesure la désignation de vingt-deux Territoires engagés pour le logement, avec l'objectif de faire sortir de terre 30 000 logements en trois ans. N'est-ce pas une goutte d'eau au regard des besoins ?
L'an dernier, des concertations ont été organisées dans le cadre du Conseil national de la refondation, avec les acteurs des écosystèmes locaux du logement, les élus locaux, des scientifiques et des chercheurs spécialisés dans de multiples domaines. Elles ont abouti à de nombreuses propositions, comme le renforcement du PTZ et du BRS (bail réel solidaire), pour faciliter l'accession à la propriété ; le doublement du nombre de bénéficiaires de la garantie Visale (visa pour le logement et l'emploi), pour faciliter la location ; le renforcement des fonds propres des bailleurs sociaux, pour soutenir la production de logements sociaux ; la définition d'un programme national de renouvellement des grandes friches en zone urbaine ; l'amplification de la rénovation énergétique du parc privé. Le précédent gouvernement a balayé toutes ces propositions. Êtes-vous prêt à les reprendre à votre compte, par exemple dans le futur projet de loi ? Issues d'un travail de fond, elles sont consensuelles et pourraient enfin donner corps au choc d'offre, pour ne pas en rester à de simples proclamations.