Les JOP, ce seront entre 3 et 5 milliards d'euros d'argent public dépensés, pour un bilan carbone de 1,5 million de tonnes de CO2. Malgré les efforts réalisés, la France ne peut pas être au rendez-vous environnemental de cet événement sportif, car elle est confrontée à une curieuse injonction contradictoire : infléchir positivement le climat, tout en organisant le déplacement de millions de personnes à l'échelle planétaire. À cet égard, nous sommes toujours en attente du détail des mécanismes que vous mettrez en place pour compenser ce million et demi de tonnes de CO2 inutilement dépensées.
Tout aussi inutile est la formidable dépense budgétaire, car elle ne permettra en aucun cas d'améliorer la pratique sportive en France, en particulier celle de nos jeunes. Ces milliards d'euros auraient sans doute été mieux employés s'ils avaient financé les 2 579 heures d'éducation physique et sportive (EPS) non assurées à la rentrée dernière, ou l'allégement de classes surchargées. Quant au plan Génération 2024, il est très loin d'être suffisant pour rénover ou construire des équipements sportifs structurants. Il aurait fallu mobiliser au moins dix fois plus d'argent, non pas pour dépenser sans compter mais pour investir réellement et faire de la France une grande nation sportive.
Il faut se rendre à l'évidence : cet hyperévénement est de moins en moins adapté aux besoins des habitants à l'échelle de la planète. Cela permet certes à quelques secteurs de trouver de juteux débouchés, comme le bâtiment et les travaux publics (BTP), le tourisme, le marketing, voire désormais la sécurité. Mais tous ces investissements et fonds publics sont détournés de leur vocation première : répondre aux demandes locales de nos concitoyennes et concitoyens, par exemple en rénovant, construisant ou entretenant les mille piscines qui manquent à nos enfants pour atteindre l'objectif du plan « Zéro noyade ».
Au sujet de la natation, je souhaiterais m'assurer que le contrôle des eaux de la Seine par des associations indépendantes sera bien garanti durant la durée des JOP – à condition que les épreuves concernées se déroulent réellement dans la Seine, ce qui est compromis au vu des analyses actuelles de l'eau.