Sans arbitre, il n'y a pas de match. Sans arbitre, il n'y a pas de sport. Plusieurs responsables du secteur tirent la sonnette d'alarme et qualifient de délétère et malsain le climat sur les terrains. Ils dénoncent des coups portés aux arbitres, un public ingérable, ou des menaces de mort. L'arbitrage amateur, particulièrement dans le football, est en danger.
Le 17 février dernier, un jeune arbitre de football de 24 ans était agressé et menacé de mort lors d'un match amateur à Cergy-Pontoise. Il a dû être escorté par des policiers pour regagner sa voiture. Le 25 février, un arbitre a été roué de coups par un joueur et son père lors d'une rencontre de Départemental 3 dans le Pas-de-Calais. Le 30 mars dernier, un arbitre a été violemment battu, et sa mâchoire cassée, par deux frères spectateurs d'un match de football amateur au Mans. Dans le département de l'Yonne où je suis élu, le président de la commission départementale d'arbitrage alerte sur une hausse de la pression et de l'incivilité autour du terrain, notamment dans les catégories de jeunes.
Vous le savez mieux que quiconque, madame la ministre, l'arbitre représente l'autorité et est le garant de l'équité. Il ne devrait jamais être agressé, frappé ou même insulté. Malheureusement, l'ensauvagement qui gangrène notre société contamine les terrains de foot, les spectateurs faisant bien souvent de l'arbitre un homme ou une femme à abattre.
Selon l'Union nationale des arbitres de football (Unaf), 20 % des arbitres formés décident, lors de leur première année d'exercice, de ne pas poursuivre leur carrière. Que préconisez-vous pour lutter contre cette crise des vocations, pour protéger les arbitres et exclure des terrains tous ceux qui s'en prennent à eux en France ?