Il y a vingt ans, en février 2004, naissait sur le campus d'Harvard un site internet visant à mettre en relation ses étudiants ; il se présentait sous la forme d'un trombinoscope, qui allait lui donner son nom. Six mois plus tard, un moteur de recherche à peine âgé de six ans faisait une entrée remarquée en Bourse. Cette même année, Steve Jobs lançait le « Project Purple », qui allait donner naissance à un téléphone intelligent à écran tactile.
Facebook, la valorisation de Google sur les marchés, l'iPhone, vingt ans nous séparent de ces révolutions, qui ont structuré notre espace numérique. Vingt années durant lesquelles les espoirs, l'enthousiasme et l'euphorie ont laissé place, dans nos démocraties, aux doutes, aux craintes et parfois, aux menaces et aux drames, comme M. le rapporteur vient de le rappeler. Vingt ans au cours desquels se sont affrontés les défenseurs du laisser-faire et de l'autorégulation par le marché, et les partisans de l'isolement et de l'interdiction. Comme souvent, in medio stat virtus : le courage est dans l'équilibre. Et c'est précisément cet équilibre auquel nous avons abouti, après des mois d'échanges constructifs bien qu'exigeants, à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Et je veux rendre hommage à mon prédécesseur, Jean-Noël Barrot, ainsi qu'à ses équipes, qui ont suivi, jusqu'au début de l'année, le parcours législatif de ce texte. Il s'agit avant tout d'un texte de compromis – même si certaines parties de l'hémicycle ne connaissent pas trop ce terme –, amendé et amélioré grâce aux consultations menées par le Conseil national de la refondation (CNR) et, bien évidemment, à son parcours législatif, pendant lequel la sensibilité de tous les groupes représentés au Parlement a pu s'exprimer. À cet égard, je tiens à remercier chaleureusement le président de la commission spéciale et vice-président de la commission mixte paritaire (CMP), Luc Lamirault,…