Le groupe Socialistes et apparentés votera pour cette proposition de loi, parce qu'elle soulagera les collectivités territoriales d'une lourde dépense et parce que les familles ont besoin d'une prise en charge pendant la pause méridienne. Toutefois, comment les enseignants et les coordonnateurs de Pial, qui sont souvent des directeurs, feront-ils face à la situation lorsqu'ils réorganiseront, à partir du 16 août, le fonctionnement des établissements ?
Prenons un exemple concret : dans mon département, la Seine-Saint-Denis, le déficit d'AESH sera de 40 % à la rentrée scolaire. Autrement dit, pour cent enfants élèves en situation de handicap ayant besoin d'une prise en charge totale, il y aura seulement soixante AESH. Dès lors, le Pial essaiera de trouver des solutions, qui relèveront nécessairement du rafistolage, pour que les élèves aient une AESH devant eux. Certains Pial cherchent à mutualiser, mais ce qui se veut un outil de gestion et de rationalisation devient un outil de destruction. Les AESH travaillent déjà dans plusieurs établissements et s'occupent d'un grand nombre d'enfants. Leur charge horaire passera de vingt-quatre à trente-deux heures. Sachant qu'il manquera 40 % d'AESH, je l'ai dit, en Seine-Saint-Denis, quel calcul fera l'éducation nationale ? Ce ne sera certainement pas le bon.
La proposition de loi est positive pour les collectivités et les familles. Dorénavant, il faudrait que l'éducation nationale tienne compte de la réalité à laquelle font face les Pial et mette fin aux mesures de mutualisation, qui ne servent à rien, sinon à détruire le métier d'AESH.