Je suis heureuse d'évoquer devant vous des personnels essentiels au fonctionnement de l'éducation nationale et dont je tiens à saluer l'engagement : les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Ces accompagnants – peut-être devrais-je dire ces accompagnantes, car il s'agit très souvent de femmes – prennent en charge une mission indispensable pour faire de l'école pour tous une réalité tangible à laquelle le Gouvernement et cette majorité sont très attachés.
Je remercie le sénateur Cédric Vial, à l'origine de cette proposition de loi, ainsi que la rapporteure de l'Assemblée, Virginie Lanlo, de nous donner l'occasion de débattre et, je l'espère, de faire progresser la situation des AESH.
L'école doit faire face à un véritable défi : celui de la scolarisation de tous les élèves, de la maternelle au lycée, en tenant compte de tous les besoins éducatifs particuliers. L'accueil des enfants en situation de handicap à l'école est incontournable, et c'est notre rôle de proposer les meilleures adaptations possibles afin que ces enfants vivent pleinement leur vie, l'école étant le premier lieu de la solidarité nationale.
Cela implique de faire évoluer, là où c'est nécessaire, les formes de l'enseignement, les relations entre les élèves et les professeurs, l'environnement scolaire et le matériel, en un mot : le quotidien de nos écoles et de nos établissements.
Mais il est également nécessaire de changer, de manière plus profonde, le regard que nous portons sur le handicap dans toute sa diversité. Nous devons absolument apporter des réponses à ces jeunes, de sorte que l'institution scolaire remplisse à leur égard les missions qui lui sont assignées : permettre la réussite et garantir le bien-être de tous les élèves dans leur diversité.
Garantir la continuité de l'accompagnement humain des élèves en situation de handicap sur toute l'amplitude de la journée d'école, en incluant donc le temps méridien, est une nécessité pour favoriser une scolarité sereine et efficace. C'est aussi un pas supplémentaire en faveur de l'inclusion de tous dans notre société.
Ce défi est d'autant plus grand que nous assistons à une progression constante du nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire, et que l'école et ses professeurs ont besoin d'appuis. Ces élèves sont désormais 470 000, soit 8 % de plus qu'il y a un an et 46 % de plus qu'en 2017.
Nous détectons mieux, nous repérons mieux, nous accompagnons mieux ; ce sont des progrès incontestables, même s'il reste beaucoup à faire. Sur la même période, le nombre d'AESH a augmenté de 62 % en équivalents temps plein (ETP), pour atteindre 86 502 ETP et près de 140 000 personnes.
S'il était encore besoin de souligner l'importance de ce métier pour notre école, je rappellerai que les AESH sont devenus, en effectifs, le deuxième métier de l'éducation nationale et que nous prévoyons de recruter 3 000 ETP supplémentaires à la rentrée 2024.