Par souci de transparence, je précise que j'ai été journaliste près de quarante ans dans les groupes Radio France, Bertelsmann et TF1.
L'avenir de notre souveraineté audiovisuelle française me préoccupe : de puissants mastodontes se dressent face à nous, qui captent les deux tiers de la publicité. Netflix représente 20 milliards de dollars par an contre 1,2 milliard d'euros pour l'ensemble des chaînes françaises. Le problème de l'invisibilité se pose également. L'Arcom a pu agir par l'intermédiaire des fournisseurs d'accès internet (FAI) pour faire en sorte que les chaînes de la TNT soient toujours visibles.
Incontestablement, il faut aller plus loin, Le législateur peut agir sur la publicité ou les fusions – celle de TF1 et de M6 aurait certainement eu du sens – mais le dispositif ne prévoit rien pour empêcher YouTube d'acheter une chaîne française. Les représentants de Netflix, que j'avais auditionnés dans le cadre de mon rapport pour avis sur des crédits « Médias, livre et industries culturelles » du projet de loi de finances (PLF) pour 2023, ne s'interdisaient pas de faire de l'information, ni d'acheter des droits télévisés, ce qu'Amazon fait déjà, ni de faire de la publicité. Cela ressemble tout à fait à une chaîne généraliste.
Il y a donc péril en la demeure pour notre souveraineté audiovisuelle française. Peut-être que dans cinq, sept ou neuf ans, nous n'aurons pas à créer de commission d'enquête car les chaînes de la TNT auront toutes disparu.
Face à ce péril pour notre audiovisuel français, quelles sont vos pistes ?