Nos plans d'achats prévoient systématiquement une diffusion à la fois numérique et télévisée des publicités, parce que cela correspond à deux stratégies différentes. La télévision permet de toucher en même temps des millions de personnes : c'est le seul moyen d'avoir une action massive. Si vous voulez faire du chirurgical, il faut passer par le numérique. Les deux sont complémentaires, donc les campagnes publicitaires ont besoin des deux.
Dans d'autres secteurs, le développement du numérique pose un problème. C'est le cas de la presse, car on ne trouve ni le côté massif, ni le côté chirurgical ; or l'entre-deux n'est pas bon. Mais la télévision a un aspect irremplaçable. Aux États-Unis, le Super Bowl est l'événement qui concentre le plus de publicités : les entreprises achètent la puissance de la télévision, capable de toucher un Américain sur deux ou sur trois à un moment donné. De la même façon, c'est pour pouvoir atteindre 20 millions de téléspectateurs au même moment que M6 a brillamment racheté les droits de diffusion de la Coupe du monde de football – dans le secteur de la télévision, Nicolas de Tavernost est probablement l'une des personnes les plus intelligentes que ce pays ait connues. Les chaînes peuvent donc vendre aux annonceurs cette puissance qu'ils ne trouveront pas ailleurs. Une bonne série, comme HPI sur TF1, peut rassembler 12 millions de spectateurs. Les annonceurs recourent à la diffusion numérique et à la télévision pour satisfaire des besoins différents. Nous proposons les deux et tous les grands annonceurs utilisent les deux. Donc je ne crois pas que la télévision souffre du développement numérique.