Nous investissons dans 100 à 150 startups par an. J'ai investi dans la chaîne Numéro 23, qui en était une, comme j'ai investi dans BFM TV quand Alain Weill s'est lancé. J'ai toujours eu pour habitude de financer des médias, quels qu'ils soient, en étant minoritaire. C'est ce que j'ai fait pour cette chaîne, mais je n'étais pas le seul : dans le business plan d'origine, j'avais 20 % du capital, mais la terre entière a voulu investir, si bien qu'à la fin je n'avais plus que 2 ou 3 % des parts !
L'entrepreneur qui a lancé ce projet avait une expérience dans le domaine de la télévision. Je ne me rappelle plus si sa chaîne précédente avait été un échec, car ces faits sont anciens, mais dans le monde des startups, un échec est souvent une bonne chose : lorsqu'on s'est planté une première fois, on évite que cela se reproduise. Le porteur du projet avait travaillé pendant vingt ans chez TF1 et on pouvait supposer qu'il avait un peu d'expérience. C'est, du reste, l'un des meilleurs entrepreneurs que j'aie connus et nous avons été plutôt contents d'investir dans cette société, même si nous n'en avions qu'un tout petit bout. Je crois qu'il y avait une trentaine de candidats à l'époque pour cette fréquence – à l'époque, accueillir de nouveaux entrants était une possibilité – et, si je me souviens bien, sept des neuf membres de l'Arcom ont voté pour ce dossier : on peut donc supposer qu'il était de qualité.