Je vous remercie, monsieur Bernard. L'objet de notre commission d'enquête est effectivement de mettre en discussion, pour nous accorder de nouveau en la matière, les principes qui organisent la conversation publique. Il existait auparavant une forme de consensus qui a peut-être pu s'effacer ou se banaliser.
L'un des enjeux du rapport que je présenterai au terme des travaux de cette commission sera de s'entendre sur les moyens d'objectiver les faits afin de ne pas s'en tenir simplement à des perceptions ou à des impressions. Si mes collègues du Rassemblement national s'estiment lésés et que le sujet les intéresse, ils pourront poursuivre le travail sur le service public. Personne ne doit craindre d'être mis face à la réalité des faits.
Il est généralement question d'indépendance à l'égard des actionnaires, mais on pourrait imaginer, après tout, un modèle dans lequel le coût d'entrée ne serait pas élevé au point de rendre nécessaire le recours à des actionnaires. On pourrait vivre en tant que journaliste ou collectif de journalistes sans dépendre ou être dans la main, objectivement, d'un actionnaire. Est-ce possible dans le système actuel ? Je crois que je connais déjà la réponse… Que pourrait-on faire, selon vous, pour promouvoir des initiatives qui n'entrent pas dans le cadre de l'économie de marché telle qu'elle fonctionne aujourd'hui ? Elle subordonne, en effet, les journalistes aux groupes auxquels ils appartiennent.