C'est effectivement une question que nous nous posons. Chacun est libre d'exprimer ses opinions sur les réseaux sociaux – loin de nous l'idée de vouloir limiter cela –, mais si on fait preuve d'engagement, de partialité, il est évident que cela peut faire partie de l'appréciation portée par le téléspectateur, l'auditeur ou le lecteur qui en aurait connaissance. La transparence peut être une réponse, mais je pense surtout que la question relève des relations entre l'employeur et le journaliste. Il me semble qu'un grand nombre de rédactions travaillent ou ont travaillé sur ce point et ont élaboré des sortes de chartes qui établissent dans quelle mesure l'expression publique – les réseaux sociaux participent, en effet, d'une logique d'espace public – est autorisée. Certaines rédactions demandent, par exemple, aux journalistes qui s'expriment à titre personnel, notamment sur des questions politiques, de ne pas nécessairement mentionner dans leur profil en ligne le fait qu'ils travaillent pour telle ou telle antenne.
Quand vous regardez CNews ou n'importe quelle chaîne d'information continue, il est assez logique, car on vous donne très peu d'informations sur le bandeau qui apparaît à l'écran, de chercher qui est la personne qui parle à l'antenne. Il m'est arrivé de le faire dans le cadre du dossier qui a déclenché la récente décision du Conseil d'État et la polémique en cours : on tombe souvent sur des opinions exprimées par des journalistes hors antenne mais publiquement, sur les réseaux sociaux.