L'extension du droit d'agrément du directeur de la rédaction est-elle utile ou au contraire dangereuse ? La question concerne notamment la presse d'information politique et générale (IPG), si j'ai bien compris la démarche de certains partis politiques ; mais imaginons que vous soyez à la tête d'un journal de gauche : allez-vous embaucher quelqu'un qui a une sensibilité de droite ? Et si vous êtes à la tête d'un journal de droite, aurez-vous envie d'aller chercher quelqu'un qui a une sensibilité de gauche ? Dans ce cas, on connaît déjà le vote de la rédaction.
Si je parle de danger à propos d'une extension à l'ensemble des médias, y compris l'audiovisuel et la presse écrite, c'est parce qu'on sait très bien – c'est un milieu dans lequel j'ai évolué quarante ans et je ne me cache pas derrière mon petit doigt – que les journalistes ont une certaine sensibilité, qui est plutôt de gauche. On aboutirait, à la fin, à un résultat monocolore.