La tradition du journalisme français n'exclut pas une forme d'engagement politique de la part des groupes de presse ou des médias et je ne crois pas qu'il faille aller contre cela. Mais ce qui nous paraît dangereux, c'est ceux qui avancent masqués. D'ailleurs, pour bénéficier du label Journalism Trust Initiative, que je mentionnais tout à l'heure, une rédaction doit rendre sa charte éditoriale publique.
La liberté éditoriale est fondamentale ; elle doit être sacralisée par le régulateur et chacun doit se garder d'y porter atteinte. Mais il peut être bon aussi que les rédactions clarifient leur ligne éditoriale, à travers une charte éditoriale spécifique, claire et transparente. Vous parliez, monsieur le président, de ce qui se dit sur les marchés. La liberté d'expression est essentielle, mais n'oublions pas que les Français exigent aussi de l'indépendance et de la transparence de la part des journalistes – lesquels côtoient parfois les hommes politiques en bas des sondages. Or il est possible de mener des actions concrètes en ce sens. Il faut que les rédactions, quelle que soit leur ligne éditoriale, aillent au bout de cet effort de transparence.