En 2018, vous avez déclaré : « Je suis devenue socialiste en lisant Jaurès et je ne vois pas pour l'instant de contradiction entre l'action que je mène au gouvernement et mes lectures de jeunesse. »
Aujourd'hui, Jaurès ou Attal ? Jean Jaurès, c'est celui qui écrivait que l'école doit permettre aux enfants de « comprendre la solidarité comme l'ardente coopération de volontés libres et d'intelligences autonomes s'harmonisant les unes aux autres par la vertu de leur propre rythme ». Gabriel Attal, c'est celui qui déclarait à votre place que l'hétérogénéité « tire tout le monde vers le bas », qu'elle « condamne certains à stagner et empêche d'autres de s'envoler ». C'est le vieux fantasme du nivellement par le bas, qui témoigne d'un mépris profond pour les enfants des classes populaires. Il faut choisir, madame la ministre, entre deux cultures, entre deux visions : d'un côté, le « marche ou crève » inégalitaire de ceux qui militent depuis des décennies, notamment à l'extrême droite, pour la fin de la scolarité commune, la différenciation des programmes, l'uniforme et d'autres ringardises ; de l'autre, l'égalité républicaine, qui est meilleure pour tous et qui sait que pour vivre ensemble, il faut être scolarisé ensemble.