Vous voulez axer votre travail sur la réussite de tous les élèves et la lutte contre la ségrégation, y compris sociale. Vous aurez donc forcément à cœur de reprendre en main l'éducation prioritaire.
J'espère ne rien vous apprendre en rappelant que la carte de l'éducation prioritaire n'a pas été revue depuis sept ans et qu'à l'époque, le ministère était déjà alerté quant à la situation des écoles orphelines rattachées à des collèges n'ayant pas la même réalité sociale et n'ayant donc pas été intégrés au réseau d'éducation prioritaire.
Vos prédécesseurs ont dégainé le contrat local d'accompagnement (CLA), qui n'était pas suffisant mais s'avère déjà abandonné. On nous a demandé d'attendre la révision de la carte des QPV : c'est chose faite, puisqu'elle a été mise à jour il y a quelques mois. Qu'attendons-nous maintenant ? On nous répond : « La police n'a pas besoin d'intervenir dans votre établissement. » Faut-il donc attendre qu'un établissement soit touché par la délinquance pour lui donner des moyens ? Que faisons-nous des écoles dans nos quartiers où les IPS sont inférieurs à 90, avec déjà soixante-dix jours d'absences non remplacées, avec des élèves allophones, avec des enseignants formés qui ne restent pas parce qu'ils ne sont pas reconnus ?
Quelle date devons-nous désormais attendre pour voir la carte de l'éducation prioritaire enfin révisée ? Quels critères allez-vous retenir et quelles personnes allez-vous associer à l'établissement de cette nouvelle carte ?