Au printemps 2023, le ministre Pap Ndiaye a autorisé les élèves de l'enseignement immersif associatif à composer l'épreuve de sciences du diplôme national du brevet en langue basque. Si nous saluons cette autorisation, nous ne comprenons pas pourquoi elle ne concerne pas aussi les élèves volontaires des filières publiques et confessionnelles suivant cet enseignement en langue basque jusqu'en troisième. Cette extension est nécessaire au nom de l'égalité de traitement entre les filières d'enseignement bilingue à parité horaire et immersives. Une demande en ce sens a été formulée le 11 avril 2023 par l'Office public de la langue basque. Le 17 octobre 2023, le Premier ministre déclarait ici même être favorable au développement de l'enseignement des langues territoriales.
Or, alors que l'épreuve d'histoire-géographie pouvait être passée en langue basque depuis plus de vingt-cinq ans et que l'épreuve de mathématiques pouvait l'être également depuis plus de douze ans, un courrier du directeur général de l'enseignement scolaire en date du 20 novembre dernier a mis fin, de façon incompréhensible et sans concertation, à la traduction en basque des sujets des épreuves du DNB. Cela a entraîné une nouvelle iniquité – cette fois entre élèves bilingues et unilingues. Pourquoi un tel recul après vingt-cinq ans ?
Au baccalauréat, avant la réforme de 2019, les élèves de trois filières d'enseignement bilingue basque pouvaient composer en langue basque l'épreuve terminale d'histoire-géographie, et les élèves de la filière associative immersive l'épreuve de mathématiques également. Or la réforme a quasiment éliminé la présence de la langue basque aux épreuves terminales, dans un contexte d'augmentation régulière des effectifs. Pourquoi cette question n'est-elle toujours pas traitée avec sérieux par le ministère, dont l'attitude laisse parfois transparaître une pointe de mépris ?