Intervention de Frédérique Meunier

Réunion du mercredi 27 mars 2024 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Meunier :

Votre nomination au ministère de l'éducation nationale est arrivée alors que Gabriel Attal avait annoncé une série de mesures. Pourtant, sur de nombreuses questions, vous avez affiché des positions en contradiction avec les siennes. Ainsi, après des semaines de querelles de mots sur les groupes « de soutien », « de niveau » ou « de besoins » et d'un véritable manque de cohésion entre vous et Gabriel Attal, ce que nous retenons aujourd'hui, ce sont les craintes des syndicats, des recteurs et des directeurs académiques qui jugent cette mesure chaotique, voire impossible à mettre en place au vu du manque de moyens. Les collèges sont invités à rogner sur des dispositifs existants ou des options qui fonctionnent très bien et qui permettent aux collèges publics de maintenir une activité décisive pour une mixité sociale plus que fragilisée.

Sur une autre mesure phare de la réforme, le port de l'uniforme annoncé par le Président de la République, vous avez publié en 2016 une tribune dans la revue Après-demain dont la thèse est que l'éducation française ne pourra retrouver sa grandeur qu'à condition que nos enseignants soient plus motivés, plus impliqués et mieux formés, « loin des fariboles sur la restauration de l'autorité ou le port de la blouse ». Si je comprends bien, vous êtes contre le port de l'uniforme à l'école et contre la restauration de l'autorité et de la discipline. Ne pensez-vous pas être à contre-courant de la ligne politique affichée par le Gouvernement ?

Vous vous voulez innovante, sollicitant des députés de vraies bonnes idées. J'ose : je viens de déposer une proposition de loi relative au maintien de classes en milieu rural. Il s'agit d'appliquer des coefficients péréquateurs : ainsi, un enfant en situation de handicap compterait double, une classe multiniveau aurait une bonification de cinq élèves pour trois niveaux et de trois élèves pour deux niveaux. Seriez-vous prête à modifier vos critères de fermeture de classe, actuellement principalement fondés sur la démographie, pour que nos territoires ruraux ne soient pas encore une fois délaissés ?

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