Je vous ai interrogée sur les données probantes de la réforme. Je le répète, aucune étude ne prouve qu'il est efficace de réduire le montant ou la durée des prestations pour lutter contre le chômage – des universitaires l'ont souligné. Aucune organisation syndicale – même patronale – ne demande une telle réforme, à l'exception du Medef, qui reproduit mot pour mot les éléments de langage que nous entendons à longueur de journée. Vous me dites que vous ne pouvez pas me répondre car le dialogue social est en cours. Je vais donc changer mon angle d'approche.
Cette réforme de l'assurance chômage est la quatrième. Les trois dernières reposaient sur le même postulat : les chômeurs ne veulent pas retrouver un emploi parce qu'ils sont satisfaits du montant et de la durée de l'indemnisation ; réduire le montant et la durée d'indemnisation permet donc de combattre efficacement le chômage. La plupart des chômeurs vivent tout de même sous le seuil de pauvreté, je le rappelle – beaucoup ne sont même pas indemnisés ! Plutôt que de vous interroger sur la réforme à venir, je vous interroge sur les trois dernières. Aucune étude n'a prouvé l'efficacité de ces mesures, aucune organisation syndicale ne les demande, et seul le Medef adhère à votre discours. Pouvez-vous citer un seul fait qui prouve qu'une réduction du montant ou de la durée de l'indemnisation est efficace pour diminuer le taux de chômage ?