Vous avez commencé votre propos introductif en disant que le Gouvernement voulait libérer le travail, et vous avez évoqué la réforme des retraites qui, selon vous, favoriserait l'emploi des seniors. Je ne peux vous laisser dire cela sans réagir. Non, la réforme des retraites n'a pas permis aux seniors de retrouver plus facilement un emploi ni d'améliorer leurs conditions de travail au sein de l'entreprise. En effet, rien n'a été fait pour l'emploi des seniors, ni dans cette réforme ni dans la loi de 2023 pour le plein emploi, qui a créé France Travail.
Il faudrait, à mon sens, changer de paradigme. La tendance actuelle est d'accompagner les seniors vers la préretraite ou de leur proposer des ruptures conventionnelles, afin qu'ils partent plus tôt à la retraite, alors qu'ils représentent une véritable richesse pour l'entreprise – sur ce point, je suis d'accord avec vous. En effet, ils ont acquis des techniques et une expérience, ils appartiennent à une génération qui fait preuve d'un certain savoir-être, recherché par les recruteurs, et ils ont l'amour de leur métier et l'envie de le transmettre. Ils représentent un exemple en matière de possibilités d'évolution interne, pour les jeunes générations qui intègrent une entreprise – exemple qui inciterait ces dernières à rester au-delà des six ou huit ans d'ancienneté moyenne au sein des entreprises.
Pour toutes ces raisons, nous devons changer de paradigme. Je ne sais pas très bien ce que l'État peut faire de lui-même, mais il faudrait accompagner davantage les entreprises dans la création de dispositifs adaptés : nous avons évoqué tout à l'heure, avec les partenaires sociaux, les contrats aidés ou encore les postes de travail occupés en binôme, qui permettent d'associer un senior avec un jeune apprenti, par exemple.
Quels moyens le Gouvernement entend-il mettre à la disposition des entreprises pour les aider à accompagner davantage les seniors, qui méritent d'être mieux considérés ?