Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du vendredi 5 avril 2024 à 9h00
Place dans la société et dans le droit des familles monoparentales

Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'enfance, de la jeunesse et des familles :

Puisque vous avez évoqué la maman de Jacob Desvarieux, je peux parler de la mienne : j'ai moi-même fait partie, un temps, à la suite du divorce de mes parents, de l'une de ces familles monoparentales qui représentent un quart de l'ensemble des familles. Ma mère a donc vécu les mêmes galères que beaucoup d'autres : une situation conflictuelle, une pension alimentaire difficile à récupérer… Puis la conflictualité s'est apaisée et les choses sont rentrées dans l'ordre, mais ce n'est pas toujours le cas.

En tout état de cause, la responsabilité du second parent est essentielle. Mais son rôle ne peut se construire que si on le pense dès le début, c'est-à-dire, concrètement – et cela est peut-être plus important encore dans les outre-mer, compte tenu de ce que vous en avez dit –, dès la grossesse, puis lors des 1 000 premiers jours – je compte d'ailleurs relancer avec force la politique conçue par Adrien Taquet dans ce domaine. Deux parents sur cinq estiment ne pas être suffisamment soutenus dans leur parentalité.

Plus que jamais, je crois, il faut prendre en compte la spécificité ultramarine. C'est pourquoi je me suis donné pour règle d'adopter un regard ultramarin sur chacune des politiques sociales qui relèvent de ma responsabilité – je connais mieux, pour avoir eu la chance de travailler dans ce territoire, le bassin caribéen, mais chaque territoire est spécifique. Ainsi, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), que j'ai réinstallée cette semaine, comprend un représentant des outre-mer.

La pauvreté étant plus importante, la question des moyens de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) se pose. Or les crédits qui lui sont alloués dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion (COG) n'ont jamais été aussi importants : ils ont augmenté de 6 milliards d'euros. Nous avons donc des moyens financiers ; ils doivent à présent se traduire par des mesures en faveur de l'accompagnement et du soutien à la parentalité. C'est pourquoi 100 emplois ont été créés ; je vous tiendrai informé de l'arrivée dans les territoires de ces agents ; ils ont pour mission d'accompagner la parentalité et de tenter de rompre avec les inégalités socioculturelles héritées de l'histoire, qui influencent la conception que les parents ont de leur rôle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion