Je vous remercie pour ces propos, tant la reconnaissance et la valorisation sont importantes. En sciences sociales, ce sont deux termes majeurs pour traiter du développement de l'humain dans sa société, quel qu'il soit et quels que soient ses attributs, ses conditions, ses statuts et les statuts de ses ancêtres.
Dans notre étude, la première sur la monoparentalité à La Réunion, 56 % des répondants indiquent se sentir un peu plus valorisés que par le passé. Bien que ce chiffre soit plutôt encourageant, il pointe certains problèmes, confirmés dans les entretiens qualitatifs qui font ressortir beaucoup de frustrations, de jugements et de souffrances. Les jugements sont particulièrement ressentis par les mamans solos d'enfants ayant des pères différents ; des propos très forts en témoignent.
« Valoriser » et « reconnaître » sont donc les maîtres mots, mais de quelle manière procéder ? Il est clair que des positions fortes doivent être prises, tant en matière juridique qu'en matière de solidarité collective. Dans notre étude, nous avons posé une question précise à ce sujet : « Est-ce que la monoparentalité est pour vous un échec, une réussite ou ni l'un ni l'autre ? » La troisième réponse a été largement majoritaire, à 80 %. Les choses sont en train de changer et j'ai bon espoir que la reconnaissance et la valorisation s'améliorent.
Pour que les institutions se saisissent du problème, il est important que la maman solo ne soit pas considérée uniquement comme la maman qui se sacrifie pour ses enfants ; elle doit avoir du temps pour elle, pour s'épanouir et reconstruire sa vie. En effet, bien souvent, entre le temps de travail, de non-travail et la vie de famille, le manque de temps libre pousse les mères célibataires à se sacrifier au profit de la réussite sociale de leurs enfants. Nous devons porter notre attention sur ce point.