Le secteur agroalimentaire représente le troisième excédent commercial français. Pour que vos prix planchers fonctionnent sans effets pervers, nous devrions sortir de ces relations commerciales, ce qui ne me semble ni souhaitable ni souhaité.
Ce qui importe selon nous, c'est de construire le prix des produits agricoles à partir de coûts de production incluant une rémunération juste pour les producteurs, comme l'Espagne a su le faire avec sa réforme de la loi relative à la chaîne alimentaire. Les indicateurs d'ores et déjà définis par les interprofessions pourront servir de base à l'évaluation de ces coûts, mais ils ne sauraient s'y substituer et constituer des planchers uniformes pour tous les paysans.
Je vous le répète : les agriculteurs n'attendent pas un prix plancher imposé, identique pour tous – ils en ont déjà fait les frais en 2004 et en 2015 –, mais que l'on préserve leur rentabilité en défendant l'interdiction de la destruction de valeur.
Ils attendent également que les négociations avec les industriels ou la grande distribution soient plus équilibrés – nous y travaillons, notamment nos collègues Alexis Izard et Anne-Laure Babault.