Peut-être suis-je naïve, mais il me semblait que ce type de travail était fait en amont des annonces présidentielles. Je pensais que le Président de la République, lorsqu'il s'est rendu au Salon de l'agriculture pour rencontrer les agriculteurs après plus d'un mois de mobilisation de la profession et après des mois de gronde sourde dans le pays, avait préalablement réfléchi, avait consulté des économistes, des spécialistes, des représentants syndicaux et avait préparé une proposition solide. Il semble que ce ne soit pas le cas, ce qui explique pourquoi vous ne parvenez pas à tenir vos engagements.
Heureusement, il y a des personnes qui font leur travail et qui sont capables d'évaluer les coûts de production. Ainsi, le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) estime le coût de production du lait à 403 euros les 1 000 litres de lait pour une exploitation de plaine. En montagne, le coût de production est bien plus élevé. Voulez-vous savoir à quel prix les agriculteurs isérois, qui produisent en montagne, vendent leur lait ? À 350 euros les 1 000 litres ! En d'autres termes, chaque fois qu'ils vendent 1 000 litres, ils perdent plus de cinquante euros.