De façon plus globale, et à un horizon plus lointain, les socialistes défendent une remise en cause de la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008 en raison de son caractère inique. Elle est en effet à l'origine de la création d'une oligarchie qui écrase les prix et d'un système de construction du prix tel que le pouvoir d'achat apparaît dans notre pays comme l'ennemi de l'appareil productif industriel et agricole.
Nous proposons de lutter de façon efficace contre la concurrence déloyale. À l'occasion de la commission d'enquête sur les pesticides, nous avons formulé cinq propositions très concrètes qui pourraient prendre la forme d'un plaidoyer français, au sein de l'Union européenne, pour lutter contre ce phénomène. Elles reposent essentiellement sur l'inversion de la charge de la preuve pour les pays exportateurs.
Enfin, nous pensons que nous devons ouvrir un horizon plus large à la veille des élections européennes. Le système américain, qui vise moins à établir un prix garanti ou plancher qu'à assurer un revenu garanti pour les agriculteurs, nous paraît intéressant. Il repose sur un principe contracyclique que l'Union européenne devrait étudier avec bienveillance dans les années qui viennent.
Tel est l'esprit qui nous anime. Nous allons coconstruire cette loi en espérant que vous ne la balaierez pas d'un revers de la main – ce serait une faute. Une telle méthode, qui consiste à aller au fond des questions, c'est le contraire de la politique spectacle. Cela permet d'aborder ce dossier avec sérieux et respect et en suivant l'impulsion donnée par le Président de la République.